L’otoplastie est une chirurgie destinée à corriger les déformations et les anomalies observées au niveau de l’oreille. Dans la majorité des cas, la technique porte sur la correction des oreilles décollées ou hypertrophiées, souvent source de moqueries et de complexes en milieu scolaire pour les enfants, et de gêne sociale chez les adultes.
Qu’est-ce qu’une otoplastie ?
L’otoplastie est une technique de chirurgie correctrice des malformations du pavillon de l’oreille, communément appelées oreilles décollées. On intervient surtout au niveau du cartilage afin de corriger l’aspect inesthétique d’un pavillon de l’oreille proéminent ou disgracieux.
En général, l’intervention est réalisée sur les deux oreilles. On parle alors d’otoplastie bilatérale. Il arrive également que l’opération chirurgicale porte sur une seule oreille, dans le but de corriger une asymétrie ou une différence de proportions pour une meilleure harmonie du visage. Dans ce cas, on parle d’otoplastie unilatérale.
L’otoplastie reste un grand classique de la chirurgie esthétique avec un âge de début à 7 ans et une prise en charge systématique de la part de la sécurité sociale dès lors que la disgrâce est constatée.
Docteur Thierry Ktorza
Chirurgien Esthétique, Paris
Indications : pourquoi et quand faire une otoplastie ?
L’objectif de l’otoplastie est de corriger les anomalies du cartilage pour obtenir des oreilles recollées, avec un aspect, une symétrie et une taille naturels. Trois anomalies distinctes caractérisent les oreilles décollées :
- un défaut de plicature de l’anthélix qui dévoile un aspect particulièrement lisse. En d’autres termes, le pli en forme de Y qui est présent naturellement au niveau de la partie supérieure du pavillon de l’oreille est pratiquement inexistant.
- L’hypertrophie conquale ou l’hypertrophie du cartilage de la conque qui projette l’oreille à l’avant et accentue par conséquent l’écartement de l’oreille par rapport au crâne.
- Un valgus du lobe qui porte sur le décollement du lobe de l’oreille.
Dans le cadre d’une intervention esthétique, l’otoplastie a pour but de recoller les oreilles dans leur position normale. En revanche, une intervention réalisée dans un but réparateur corrige ou reconstruit certaines anomalies ou l’absence partielle ou totale du pavillon de l’oreille, comme la microtie ou l’anotie qui résulte d’un traumatisme ou d’une malformation congénitale.
Chez l’enfant, l’otoplastie ne peut être pratiquée qu’à partir de 7 ou 8 ans, lorsque l’oreille atteint sa taille définitive. Dans la plupart des cas, les enfants victimes de moqueries en milieu scolaire émettent la volonté de recourir à la chirurgie des oreilles pour stopper les remarques pouvant être à l’origine de plusieurs troubles d’ordre psychologique.
Il faut savoir que les oreilles décollées ne présentent aucun impact sur l’audition ni sur la santé en général. En revanche, les préjudices esthétiques qui en résultent sont parfois difficiles à vivre, surtout chez les enfants.
Comment se déroule une otoplastie ?
Avant une otoplastie
Comme tous les autres types de chirurgie esthétique, l’otoplastie demande une ou deux consultations préalables. Durant le premier entretien, le chirurgien réalise un examen approfondi du profil des oreilles décollées. Il prend également connaissance des résultats souhaités en matière de correction et identifie la technique de chirurgie la plus adaptée. Vous serez également informé sur les risques liés à l’anesthésie et au geste opératoire.
Un bilan pré-opératoire est également nécessaire, notamment lorsque l’intervention requiert une anesthésie générale. Dans ce cas, le/la patient(e) se voit dans l’obligation de consulter le médecin anesthésiste au plus tard dans les 48 heures qui précèdent l’opération.
Lorsque la date de l’opération est fixée, il est essentiel d’arrêter tout traitement à base d’aspirine ou d’anti-inflammatoire au moins dans les 14 jours qui précèdent l’opération. Il faut aussi arrêter le tabac au moins une semaine avant et après l’opération. La veille de l’intervention, il faut laver les cheveux et les oreilles de manière soignée, et retirer les boucles d’oreilles.
Pendant une otoplastie
Contrairement à ce que l’on pense, l’otoplastie est une intervention chirurgicale relativement complexe. Il est assez courant de le réaliser en ambulatoire, mais pour des raisons de confort, il est toujours conseillé de prévoir une nuit d’hospitalisation. Le chirurgien et l’anesthésiste décident du type d’anesthésie à effectuer en fonction des souhaits du patient et des résultats attendus.
Une anesthésie locale convient aux interventions courtes et aux patients qui sont très peu angoissés par l’opération. Il est tout à fait possible de compléter l’anesthésie locale par des produits relaxants administrés par voie intraveineuse.
En revanche, l’anesthésie par sédation intraveineuse est indispensable pour les longues interventions chez les patients adultes. Chez les enfants, l’otoplastie est couramment réalisée sous anesthésie générale. Pour les anesthésies générales et par sédation intraveineuse, le patient doit se présenter au bloc opératoire à jeun.
Lorsque l’anesthésie est mise en place, le chirurgien commence l’opération en incisant le sillon rétro-auriculaire à l’arrière de l’oreille dans le but de décoller la peau. Il procède ensuite au décollage de la peau sur une zone assez importante pour accéder facilement au cartilage.
Aujourd’hui, deux techniques pouvant également être combinées sont utilisées pour corriger les oreilles décollées. Il s’agit de la méthode de Stenström qui consiste à « râper » le cartilage et la technique de Mustardé et Furnas qui porte plutôt sur la mise en place de points de suture non résorbables.
Le chirurgien termine l’opération par la suture de la cicatrice avec des fils non résorbables avant de poser un pansement avec compresses modelantes. Il place aussi un bandeau ou des bandes élastiques autour de la tête du patient afin d’assurer le maintien des oreilles à la bonne position.
Après une otoplastie
Après une séance d’otoplastie, les douleurs restent modérées. Le chirurgien peut prescrire des antalgiques à prendre dès le lendemain de l’intervention. Les oreilles restent également gonflées. L’œdème risque parfois de masquer les reliefs. Il n’est pas non plus rare d’observer des ecchymoses. Le pavillon de l’oreille reste sensible pendant plusieurs semaines.
Il faut remplacer le bandage post-opératoire par un modèle plus léger après 24 heures. Vous porterez ensuite ce nouveau bandage de protection de manière permanente, jour et nuit pendant 15 jours, puis uniquement la nuit pendant 4 à 6 semaines.
Pendant environ 4 semaines, il est fortement conseillé de dormir sur le dos et d’utiliser un oreiller de voyage pour éviter les risques de mauvaise cicatrisation. Durant l’intégralité de la période de port du bandeau, les activités physiques sont à proscrire.
Évitez également l’exposition au froid et à la chaleur, comme celle fournie par un sèche-cheveux durant les 2 premiers mois qui suivent l’intervention. Le port de boucles d’oreilles et/ou de casque est aussi déconseillé les 2 premières semaines qui suivent la chirurgie des oreilles pour écarter les risques d’infection.
Les résultats d’une otoplastie
Les résultats d’une otoplastie sont définitifs après 1 à 2 mois. Les tissus deviennent beaucoup plus souples, les reliefs naturels commencent à se dessiner et les œdèmes se résorbent. En revanche, les cicatrices demandent du temps, environ 12 mois pour s’estomper. Dans la majorité des cas, les résultats d’une otoplastie sont satisfaisants, aussi bien sur le plan esthétique que psychologique.
La durée d’une otoplastie
Une opération chirurgicale des oreilles décollées dure entre 1 et 2 heures en fonction de l’anomalie et de la correction à réaliser.
Le prix d’une otoplastie
L’otoplastie est un acte chirurgical pris en charge par la Sécurité sociale, dès lors que le décollement est avéré et que l’anomalie à corriger provoque une gêne sociale. Un dépassement d’honoraires de 2 500 à 4 000 euros est tout de même à prévoir. Il s’agit de la fraction d’honoraire pouvant être prise en charge par votre mutuelle santé en fonction de votre contrat. Par ailleurs, la Sécurité sociale ne prend pas en charge une opération chirurgicale d’ordre purement esthétique.
Les réponses à vos questions sur l’otoplastie
Quels sont les risques opératoires ?
- Cicatrice chéloïde : Il s’agit d’un élargissement de la cicatrice. C’est un risque propre à cette intervention dont il faut être prévenu. C’est le risque principal de cette intervention.
- Hématome : Il s’agit d’une collection de sang derrière l’oreille. Elle peut nécessiter une courte ré intervention sous anesthésie locale pour évacuer les caillots de sang
- Infection : Elle est à l’origine d’une fièvre et de douleurs et rougeurs au niveau de la cicatrice. Elle est le plus souvent traitée par des soins locaux quotidiens, mais peut parfois nécessiter une courte ré intervention
- Insensibilité post opératoire des pavillons de l’oreille : Cette insensibilité est variable mais peut être durable dans le temps. Ce n’est pas une véritable complication mais plutôt une évolution due au geste chirurgical
- Récidive du décollement : Il arrive dans un nombre de cas très rares qu’une oreille se redécolle quelques mois ou quelques semaines après l’intervention. Les raisons peuvent être diverses mais une reprise chirurgicale est toujours possible dans ce cas.
Existe-t-il un risque pour l’audition ?
Non, car cette intervention ne porte pas sur l’oreille interne mais seulement sur le pavillon de l’oreille.
Où sont placées les cicatrices ?
Les cicatrices sont situées dans le pli derrière l’oreille.
A propos du Dr Thierry Ktorza
Le Docteur Thierry Ktorza, chirurgien plasticien à Paris, fait partie des 700 chirurgiens qualifiés en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique par le conseil de l’ordre des médecins. Vous envisagez une intervention de chirurgie esthétique et vous vous posez des questions ? Le Docteur Ktorza répond à vos questions sous 24 heures par email ou par téléphone au 01 44 05 13 15. Il vous accueille également dans son cabinet au 19 Boulevard Flandrin 75016 Paris (à 100 m de la station Avenue Henri-Martin, RER C).
Contenu rédigé par le Dr Thierry Ktorza – Dernière mis à jour le 12 novembre 2024