Responsable de douleurs dorsales et de ptose mammaire (seins tombants), l’hypertrophie mammaire est source d’inconfort pour de nombreuses femmes. La réduction mammaire est la solution chirurgicale pour traiter définitivement les seins trop volumineux.
Qu’est‐ce qu’une réduction mammaire ?
La réduction mammaire consiste à retirer l’excès de glande mammaire et d’amas graisseux. Une grande partie de la peau sera également retirée. Durant la puberté, le développement démesuré de la glande mammaire peut entraîner une hypertrophie mammaire. Un sein peut alors peser jusqu’à 700 g contre 200 à 400 g pour un poids normal. La réduction du volume des seins par chirurgie s’avère souvent nécessaire à cause de la gêne occasionnée par une très forte poitrine au quotidien.
Une réduction mammaire signifie aussi qu’un lifting des seins sera réalisé. Après avoir enlevé une grande partie de peau et de glande mammaire, les seins doivent être remodelés. De plus, une hypertrophie mammaire entraîne un affaissement de la poitrine dû au poids des seins. La réduction mammaire va ainsi remonter les seins et leur permettre de retrouver un galbe plus arrondi.
La réduction mammaire permet un soulagement immédiat des douleurs et tensions dorsales par une intervention très classique et parfaitement maîtrisée de nos jours.
Docteur Thierry Ktorza
Chirurgien Esthétique, Paris
Indications : pourquoi et quand faire une réduction mammaire ?
Cette intervention s’adresse aux patientes présentant une hypertrophie mammaire (un volume mammaire trop important), responsable le plus souvent de douleurs dorsales, à l’origine de la ptose mammaire. Outre un développement excessif des glandes mammaires, d’autres facteurs peuvent amener à avoir des seins volumineux accompagnés d’une ptose mammaire. Parmi ces facteurs, on peut citer la prise de poids après une ou plusieurs grossesses.
La nécessité d’une réduction mammaire n’est pas seulement esthétique. Elle vise à améliorer la qualité de vie des femmes. Cette opération est nécessaire quand la poitrine devient un handicap car outre le problème fonctionnel lié aux douleurs dorsales très invalidantes dans la vie quotidienne, se greffe le problème de l’estime de soi lié à une poitrine souvent très tombante et peu représentative de la féminité. Une réduction mammaire va ainsi soulager:
- les fortes douleurs dorsales causées par le poids constant de la poitrine,
- les douleurs au niveau de la nuque et des épaules,
- la souffrance psychologique liée à l’hypertrophie mammaire.
Dans de nombreux cas, cette affection entraîne également des déformations de postures. Il faut attendre la fin du développement des seins pour pouvoir bénéficier d’une réduction mammaire. Il est donc préférable d’attendre la majorité et la fin de la puberté.
Après une grossesse, attendez au moins 6 mois avant de subir une opération de réduction mammaire. Si vous envisagez une grossesse ultérieure, il faudra le mentionner lors de la consultation avec le chirurgien.
Comment se déroule une réduction mammaire ?
Avant une réduction mammaire
C’est pendant votre première consultation avec le chirurgien que l’on évalue la quantité de glande mammaire qui pourra être retirée. L’examen clinique prend en compte votre état de santé général et vos antécédents médicaux. Les risques sont exposés clairement et vous pourrez faire part de toutes vos inquiétudes.
Vous recevez ensuite une fiche d’information, un devis et la demande de consentement. Le délai légal de 15 jours vous permettra de réfléchir à tête reposée avant de prendre votre décision. Après le délai de réflexion et l’établissement d’une date d’opération, une visite préopératoire avec l’anesthésiste est nécessaire.
Avant l’opération, il est conseillé de faire un bilan sanguin et une échographie mammaire ainsi qu’une mammographie. Si une tumeur bénigne est dépistée, elle pourra être supprimée durant votre réduction mammaire.
Pendant une réduction mammaire
Juste avant la chirurgie, des dessins préopératoires sont tracés sur les zones à opérer. Ces lignes servent de guide durant l’opération. Avant d’entrer au bloc opératoire, vous porterez au préalable des bas de contention.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. La chirurgie proprement dite consiste généralement en 3 incisions : la première incision est faite autour de l’aréole, la deuxième incision est effectuée verticalement de l’aréole descendant vers le pli sous le sein, et si l’hypertrophie mammaire est importante, une troisième incision horizontale sera faite dans le sillon sous-mammaire.
On procède ensuite à l’ablation de l’excès de glande et graisse. Des tissus cutanés seront également retirés. Les aréoles et les mamelons sont déplacés et remontés pour redonner aux seins leur galbe. La taille et la forme de la poitrine sont ainsi ajustées.
Pour assurer une bonne symétrie, l’opération est réalisée sur une patiente en position semi-assise. Ensuite, la glande mammaire retirée du premier sein est d’abord pesée avant d’opérer le deuxième sein. Le tissu sera examiné pour éliminer toute lésion éventuelle du sein. Un bandage de soutien est mis en place à la fin de la chirurgie.
Après une réduction mammaire
Après l’opération, la phase de réveil sera assez lente. Une fois que vous aurez gagné votre chambre, l’hospitalisation dure en général 24 heures. Un temps de convalescence de deux semaines en général pourra être établi par la suite.
Le lendemain de l’opération, le bandage est enlevé et les pansements sont remplacés. Vous devrez porter un soutien-gorge en permanence pendant 4 semaines. Les fils de suture sont généralement retirés au bout de 2 semaines.
La perte de sensibilité est une question qui inquiète les patientes. Elle survient dans environ 5 % des cas et concerne la zone de l’aréole et du mamelon. Des terminaisons nerveuses sont en effet sectionnées durant l’opération, ce qui peut entraîner une perte de sensibilité. L’insensibilité peut aussi survenir suite à une réduction importante (plus de 500 à 600 g de glande mammaire retirée). La perte de sensibilité s’améliore cependant avec le temps sans récupération complète toutefois.
Si la grossesse n’est pas déconseillée après une réduction mammaire, la possibilité d’allaitement dépend du volume de glande mammaire retiré. Pour remonter les aréoles, des canaux acheminant le lait sont également sectionnés, pouvant compromettre l’allaitement. Si vous envisagez une grossesse, il est préférable d’attendre au moins un an après l’opération pour stabiliser complètement le résultat de la réduction mammaire.
Les résultats d’une réduction mammaire
Dans les premiers jours suivant l’opération, les aréoles peuvent sembler trop hautes. Il faut attendre 6 mois pour que la peau retrouve son élasticité et que la forme de votre poitrine soit stabilisée. Le résultat définitif est appréciable au bout de 12 mois.
Un suivi du résultat est primordial. Aussi, les visites de contrôle seront établies tout au long du processus de cicatrisation qui s’étend sur 12 mois
Il faut savoir que les cicatrices à la suite d’une réduction mammaire resteront plus ou moins visibles. Tout dépend de l’hypertrophie mammaire : plus les seins sont volumineux, plus les cicatrices sont importantes. La cicatrice verticale correspond souvent aux hypertrophies moyennes. En cas d’hypertrophie mammaire importante, une cicatrice horizontale dans le pli du sein sera notable. Ce point est relaté lors de la première consultation afin d’exposer la meilleure solution selon vos attentes.
À partir du deuxième mois après l’opération, les cicatrices s’affinent et deviennent blanches. Si les cicatrices peuvent être discrètes, elles ne sont jamais invisibles. Ce sont en général les cicatrices verticale et péri-aréolaire qui seront les plus visibles à cause de la tension des tissus sur ces zones.
La durée d’une réduction mammaire
Selon la quantité de glandes mammaires et de masse graisseuse à retirer, l’opération varie de 2 à 3 heures. La durée dépend également du travail de reconstruction des seins.
Le prix d’une réduction mammaire
La réduction mammaire est prise en charge par la sécurité sociale à condition qu’un minimum de 300 g de glande par sein ait été retiré. Si ce n’est pas le cas, le tarif varie de 5500 à 7900 euros. Les honoraires du chirurgien et de l’anesthésiste, les frais de bloc opératoire et d’hospitalisation ainsi que les consultations de suivi pendant un an sont compris dans le prix.
Les réponses à vos questions sur la réduction mammaire
Peut-on aussi corriger le diamètre des aréoles ?
C’est tout à fait possible dans les cas où les aréoles ont un diamètre important. Celui-ci est alors adapté au volume final des seins. Le diamètre des futures aréoles ne doit jamais être inférieur à 4,5 cm.
Peut-on choisir la taille des futurs seins ?
Oui, car le chirurgien adapte selon les besoins la quantité de glande mammaire à retirer.
La réduction mammaire est-elle douloureuse ?
Cette intervention n’est classiquement pas douloureuse. Il peut y avoir des tensions au niveau des cicatrices mais pas de véritables douleurs.
Doit-on faire une mammographie avant l’intervention de correction d’hypertrophie ?
C’est fortement conseillé, en particulier après l’âge de 40 ans. Cela a deux intérêts :
- Dépister une éventuelle tumeur qui pourrait être retirée lors de l’intervention de réduction mammaire
- Avoir des clichés de référence en vue des prochaines mammographies qui suivront l’intervention
Quelles sont les différentes cicatrices possibles ?
Il existe aujourd’hui 3 types de cicatrice possible : la cicatrice péri aréolaire (il s’agit d’une cicatrice qui circonscrit l’aréole dans sa totalité), la cicatrice verticale (elle associe la cicatrice périaréolaire à une cicatrice verticale qui descend jusqu’au sillon mammaire), et la cicatrice en ancre de marine (associant la cicatrice périaréolaire et verticale à une cicatrice horizontale cachée au niveau du sillon mammaire).
Il faut savoir que plus le sein est gros et plus la correction nécessite des cicatrices importantes sous peine de très mauvais résultats. Il ne faut en aucun cas privilégier la longueur des cicatrices aux dépens de ce que sera la forme finale. La cicatrice périaréolaire n’est destinée qu’aux très petites hypertrophies mammaires.
Ces quatre photos montrent l’évolution des cicatrices d’une réduction mammaire sur un an. La photo en haut et à gauche montre l’hypertrophie mammaire de moyenne importance. En haut et à droite, l’aspect des cicatrices à deux mois montre des cicatrices rouges et épaisses, franchement très visibles. A ce stade, il faut rassurer les patientes car c’est tout à fait normal. En bas et à droite, les cicatrices ont commencé à s’estomper mais restent de façon hétérogène encore un peu rosées. Enfin, à un an, on voit que les cicatrices se sont stabilisées et étant très blanches. Elles se confondent avec la couleur de la peau pour devenir très discrètes.
A propos du Dr Thierry Ktorza
Le Docteur Thierry Ktorza, chirurgien plasticien à Paris, fait partie des 700 chirurgiens qualifiés en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique par le conseil de l’ordre des médecins. Vous envisagez une intervention de chirurgie esthétique et vous vous posez des questions ? Le Docteur Ktorza répond à vos questions sous 24 heures par email ou par téléphone au 01 44 05 13 15. Il vous accueille également dans son cabinet au 19 Boulevard Flandrin 75016 Paris (à 100 m de la station Avenue Henri-Martin, RER C).
Contenu rédigé par le Dr Thierry Ktorza – Dernière mis à jour le 12 novembre 2024