Les réponses à vos questions sur l’augmentation mammaire
Comment choisir la taille des prothèses mammaires ?
Le choix des prothèses doit se faire en accord entre la patiente et le chirurgien. Ce dernier doit conseiller au mieux la patiente sur les possibilités ainsi que l’adéquation entre sa morphologie et l’obtention d’un résultat le plus naturel possible. En pratique, lors de la consultation, le chirurgien dispose de prothèses mammaires d’essai que la patiente place dans un soutien gorge spécialement choisi à cet effet.
Cela va permettre à la patiente d’apprécier les différents volumes en accord avec sa silhouette. Ainsi et seulement de cette façon, la patiente n’est jamais déçue du volume obtenu après l’intervention.
En France, la taille moyenne des implants lors d’une augmentation mammaire est de 350CC.
Est-ce qu’une augmentation mammaire est une intervention douloureuse ?
Lorsque les prothèses mammaires sont placées derrière le muscle pectoral, l’élongation et la pression de ce muscle sont à l’origine de douleurs au niveau du thorax. Cette douleur est bien calmée si les antalgiques sont pris de façon efficace. Les comprimés anti douleur sont pris deux par deux, de façon systématique et régulière le matin, le midi et le soir.
Il ne faut pas attendre de souffrir pour prendre ses comprimés. Après 2 3 jours, cette douleur fait place une tension interdisant certains gestes de la vie courante, savoir faire un créneau en voiture, porter des charges en sortant d’un supermarché, tout mouvement mettant en tension les pectoraux. Après 8 jours, tous ces gestes sont raisonnablement possibles.
Est-il possible d’éviter une anesthésie générale ?
De nombreuses patientes craignent l’anesthésie générale. Il est aujourd’hui possible de l’éviter. Depuis plusieurs années, l’anesthésie locale permet également d’envisager l’intervention en toute sécurité et avec très grande efficacité. Vous n’avez alors aucun des problèmes liés au réveil et il est alors même possible d’envisager une sortie de la clinique le soir même.
Quelle est la durée de l’intervention lors d’une augmentation mammaire ?
Cette intervention dure de 1 heure trente à 1 heure trente en général.
Faut-il choisir des prothèses mammaires en silicone ou sérum physiologique ?
Une des nouveautés en chirurgie esthétique est l’autorisation ministérielle des prothèses mammaires en gel de silicone depuis le début de l’année 2001. A ce jour, aucune étude scientifique sérieuse n’a pu mettre en évidence une responsabilité quelconque du silicone dans la survenue d’une maladie auto-immune. Le grand avantage des prothèses mammaires en gel de silicone est une sensation beaucoup plus naturelle des seins au toucher. En contrepartie, elles nécessitent un suivi clinique et radiologique rigoureux dans la mesure où une fuite de silicone n’est décelable que par ces examens radiographiques. A ce jour, 99% des implants mammaires posés sont en gel de silicone.
Où se situent les cicatrices lors d’une augmentation mammaire ?
La voie sous aréolaire : Il s’agit d’une courte cicatrice la lisière de l’aréole sur l’hémicirconférence inférieure . Son intérêt essentiel réside dans la grande précision de mise en place des implants. Son inconvénient principal est la présence d’une cicatrice sur le sein, tout en sachant que cette cicatrice est extrêmement peu visible.
La voie axillaire : Il s’agit d’une courte cicatrice de 5 cm placée dans le pli de l’aisselle. Son avantage est de laisser le sein indemne de toute cicatrice. On peut lui reprocher la présence d’une cicatrice visible lorsque la patiente a les bras découverts ou en bikini sur la plage.
La voie sous mammaire : située au niveau du sillon sous mammaire. C’est une voie surtout intéressante lorsque les seins sont légèrement tombants car la cicatrice est alors particulièrement dissimulée.
Quels sont les risques opératoires liés à une augmentation mammaire ?
Il en existe trois essentiellement :
- La coque : C’est la complication spécifique aux implants mammaires. Il s’agit de l’épaississement d’origine inflammatoire de la capsule entourant l’implant qui est alors responsable d’une fermeté excessive du sein, de douleurs possibles et dans les cas les plus sévères d’une déformation du sein.
- L’infection : Le risque est vraiment très faible, évalué moins d’0,5 % des cas. Néanmoins, cette complication est ennuyeuse dans la mesure où elle peut imposer un retrait de la prothèse pour une durée de 6 mois au minimum. La mise en place d’une nouvelle prothèse mammaire doit se faire sur une zone cicatrisée et parfaitement aseptisée.
- L’hématome : Le risque est également très faible (moins de 5%) quelle que soit la voie d’abord. Cette complication peut nécessiter (mais pas toujours) une reprise chirurgicale qui ne remet pas en question la prothèse mammaire mise en place. C’est la complication la plus simple à gérer.
Quand peut-on reprendre une activité normale après une augmentation mammaire ?
Quand les prothèses sont placées derrière le muscle, beaucoup de gestes de la vie courante sont difficiles pendant 8 jours. Après 8 jours, la reprise d’une activité quasi normale est parfaitement envisageable. Le sport ne doit pas être repris avant un mois. Quand les implants sont placés devant le muscle, la reprise des activités peut être raisonnablement envisagée après 4 jours.
Combien de temps après une augmentation mammaire, la poitrine prend t-elle sa forme définitive ?
Immédiatement après l’intervention, les seins sont gonflés, fermes, douloureux au toucher et très peu mobiles. Leur aspect manque donc de naturel. Après un mois, ils s’assouplissent très nettement, deviennent plus mobiles et commencent dégonfler. Ce n’est qu’après 6 mois un an que les seins vont acquérir leur aspect définitif, parfaitement souples, mobiles et naturels.
Il faut savoir alors que leur volume va perdre environ 15 à 20 % par rapport la période immédiate post opératoire. Cette phase correspond en général au moment où la nouvelle poitrine est alors définitivement intégrée au nouveau schéma corporel.
Existe-t-il un risque de rupture des prothèses mammaires et comment y remédier ?
Une prothèse mammaire peut se fissurer en raison d’une usure de la paroi. La conséquence en est un affaissement du sein concerné en quelques heures en cas de sérum physiologique. Cette complication est embarrassante mais non grave car le sérum physiologique n’a aucune toxicité pour les tissus. Elle nécessite cependant un changement de la prothèse concernée.
En ce qui concerne le gel de silicone, une fissure de la prothèse est plus gênante dans la mesure où la patiente ne se rend compte de rien car le gel de silicone n’est pas absorbé par l’organisme. D’ou l’intérêt d’un dépistage précoce des fuites par un suivi clinique et radiologique rigoureux.
Je me permets d’insister sur ce point précis car l’immense majorité des patientes ne suit pas ce protocole de surveillance pour des raisons diverses et variées (« mon médecin traitant m’a examiné et tout va bien » est la raison la plus souvent citée, financière probablement de crainte de payer une nouvelle consultation,etc…). Or cette surveillance est spécifique et doit être réalisée par des médecins spécialement qualifiés (idem pour la surveillance radiologique). Cela vous permet alors de profiter pleinement de vos implants sans aucune arrière pensée et d’éviter les risques évolutifs liés à une rupture de l’implant par exemple.
Ce risque est difficile évaluer car il dépend du type de prothèse (risque plus important avec les prothèses en sérum physiologique), et de la difficulté d’obtenir des statistiques scientifiques fiables. Néanmoins, il est estimé environ 10% par an après la troisième année pour les prothèses en sérum physiologique. Il est moindre pour les prothèses en gel de silicone (2% par an après la troisième année).

Augmentation mammaire avec implants mammaires de 300 CC
Est-ce que la sensation au toucher est la même qu’un sein normal ?
La consistance du sein opéré est légèrement plus ferme qu’un sein normal en ce qui concerne le gel de silicone. Mais dans des proportions restant très naturelles. Par contre, le sérum physiologique donne un toucher bien plus souple que la consistance normale de la glande mammaire avec une désagréable sensation de « flic-floc » la partie inférieure du sein.
La prothèse mammaire se sent moins dans sa partie supérieure, c’est-à-dire au dessus du mamelon, lorsqu’elle est placée derrière le muscle puisqu’il la recouvre. Raison pour laquelle la préférence de cette voie doit d’abord être observée chaque fois que cela est possible.
La sensibilité du sein et la maternité peuvent-elles être affectées par une augmentation mammaire ?
Que ce soit par voie axillaire ou sous aréolaire, la possibilité d’allaitement reste intact. L’aréole et le système anatomique d’allaitement n’étant pas intéressé par la dissection chirurgicale.
La grossesse et l’allaitement ne sont pas affectés par l’intervention par une augmentation mammaire. La grossesse ne pose aucun problème chez une patiente qui a des prothèses mammaires. Quant à l’allaitement on sait qu’au cours de l’intervention on ne sectionne pas les les canaux de lactation qui amènent le lait au mamelon.
Pour la sensibilité , elle est souvent modifiée dans les premiers mois qui suivent l’intervention pour redevenir normale après dans l’immense majorité des cas. Mais une modification de la sensibilité reste quelque chose de possible dans les suites opératoires.
Existe t-il un risque quand on prend l’avion avec des prothèses mammaires ?
Strictement aucun risque. La pressurisation liée l’altitude ne représente aucun danger pour les prothèses mammaires. Une légende de plus non fondée… Par contre il est nécessaire de pense à porter des bas de contention en avion pour éviter le risque de phlébite surtout pour les voyages longs , et surtout si ce vol a lieu peu de temps après l’intervention.
Existe t-il un lien entre la pose d’une prothèse mammaire et le cancer ?
On sait aujourd’hui que le risque de cancer classique n’est pas augmenté par la présence des prothèses mammaires. Ceci a été validé de manière scientifique par de nombreuses études qui ont été réalisées. On sait même que les patientes qui ont des implants mammaires ont un dépistage du cancer du sein qui est plus régulier et donc, si elles font autant de cancer, ces cancers sont souvent moins graves.
Par contre depuis 2011 , la survenue de quelques cas à l’échelle mondiale de lymphome anaplasiques à grandes cellules semble lié à la présence d’implants mammaires. 32 cas ont été déclarés en France, et 360 aux états unis. Le risque serait d’1 à 2 sur 10000 porteuses d’implants. Le pronostic est excellent et le traitement repose le plus souvent sur le retrait des implants associé au retrait de la capsule entourant l’implant.
Ces cas extrêmement rares sont à mettre en balance avec le risque de cancer du sein classique qui est malheureusement d’une femme sur 8 actuellement. Mais cela relance en tout cas le débat sur la nécessité d’une surveillance des implants mammaires comme je l’ai souligné plus haut. On peut donc être rassuré actuellement compte tenu des statistiques actuelles mais garder à l’esprit que la surveillance reste un point essentiel après une augmentation mammaire par implants.

Augmentation mammaire avec implants mammaires de 325 CC sur une ptôse mammaire.
Est-ce qu’une augmentation mammaire peut corriger une ptôse mammaire ?
Les prothèses mammaires ne font « que remplir » le sein. Poser des implants sur des seins tombants ne corrige en rien la ptôse mammaire, mais le sein sera rempli, donnant l’illusion que la ptôse est moins importante. Il s’agit donc d’un effet « lifting » du sein. Les aréoles ne seront pas remontées mais c’est mettre en balance avec la chirurgie de la ptose mammaire (avec ou sans implants) qui donne des cicatrices au minimum tout autour des aréoles et parfois verticale, voire également horizontale (la classique encre de marine) au maximum .
Y a-t-il une limite d’âge pour les implants mammaires ?
Ce n’est pas l’âge légal qui compte pour la possibilité de cette chirurgie des seins mais l’état de santé ainsi que la morphologie de la poitrine. La consultation préopératoire permettra de vous répondre quant à la faisabilité de cette chirurgie mammaire. Dans tous les cas, le risque de complications n’est pas plus grand et l’intervention n’est pas plus complexe avec l’âge.
Dans mon expérience personnelle, ma doyenne en matière d’implants mammaires a 63 ans. J’espère que ce témoignage vous convaincra du bien fondé de mes propos. Il s’agit d’une patiente de 63 ans demandeuse d’implants mammaires pour accroître sa féminité après avoir eu à résoudre de gros problèmes personnels.

Doit-on faire une mammographie avant une augmentation mammaire ?
C’est fortement conseillé, en particulier après l’âge de 30 ans ainsi qu’en cas d’antécédents de cancer du sein familiaux du coté maternel. Cela a deux intérêts :
- Dépistage d’une lésion dans le sein type kyste ou adénofibrome que le chirurgien pourrait profiter de retirer lors de l’intervention d’augmentation mammaire
- Avoir des premières radiographies de référence qui pourront servir de comparaison lors de mammographies ultérieures
Une augmentation mammaire peut-elle corriger les seins tubéreux ?

Résultat d’une augmentation mammaire sur sein tubéreux. Les prothèses mammaires utilisées sont rondes, de 335 ml et à profil haut en gel de silicone cohésif de dernière génération.
Le sein tubéreux est une malformation mammaire qui se caractérise par une absence de développement de la partie inférieure du sein (situé entre le mamelon et le sillon sous mammaire). Le mamelon est également protrus (poussé vers l’avant) ayant l’aspect d’une petite trompe. Ces seins sont donc sous-développés et nécessitent la mise en place de prothèses mammaires.
La technique dite du Dual-plan permet de mettre l’implant mammaire derrière le muscle dans la partie haute et devant le muscle dans la partie basse. Cette notion est très importante car elle permet un excellent développement de la partie basse du sein. Ce qui est très intéressant dans le cas particulier du sein tubéreux.
Quelles sont les alternatives à une augmentation mammaire par prothèses mammaires ?
La seule alternative à l’augmentation mammaire reste le lipofilling qui consiste à transférer de la graisse soit du ventre, soit des cuisses ou soit des hanches à la poitrine. Le lipofilling avait des indications strictes et se devait d’être réalisé chez une femme de moins de 35 ans qui devait se soumettre après à un dépistage tout à fait régulier du cancer du sein pour la simple et bonne raison que l’on ne savait pas encore ce que va devenir la graisse en matière de dépistage ultérieur de cancer du sein. Actuellement ces restrictions sont levées et le lipofilling peut être réalisé chez toute patiente désireuse de le faire quelque sot son âge.
Les injections d’Acide Hyaluronique (Macrolane) sont aujourd’hui interdites dans les seins pour un principe de précaution car dans ce cas, on est aujourd’hui incapable de dire si elles peuvent gêner ou non le dépistage du cancer du sein.
Quand recourir à une augmentation mammaire ?
Ce type d’intervention s’adresse en premier lieu aux femmes dont les seins sont assez peu développés suite à une malformation (parfois depuis l’âge de la puberté), en cas de rétrécissement des seins à la suite d’un accouchement ou encore si ceux-ci souffrent d’une asymétrie avérée. Dans tous les cas, l’augmentation mammaire permet de redessiner la poitrine et d’avoir la forme et la taille qui convient à chaque femme.
Vos derniers commentaires
Batantou Mailys
Bonsoir, excusez-moi de vous déranger mais j’aimerais savoir comment se passe une consultation post-opératoire ? Car j’ai 18 ans et j’aimerais beaucoup me faire opérer pour une augmentation mammaire. Cordialement.
Docteur Thierry Ktorza
Bonjour
Je ne comprends pas votre question? Voulez vous parler d’une première consultation préopératoire?
Celine
Bonjour Dr,
Quels sont les marques de prothèses que vous posez ? Merci
Docteur Thierry Ktorza
Bonjour
Je pose actuellement la marque Motiva. L’un de ses grands avantages est la possibilité de souscrire chez eux une assurance contre l’apparition des coques ou capsulite rétractile.
Delaunay
Bonjour docteur ,
Posez vous des prothèses en sérum physiologique ? Ou seulement du silicone ?
Merci pour votre réponse .
Mme delaunay
Docteur Thierry Ktorza
Bonjour
Il est possible d’utiliser les deux mais il faut savoir que le grand risque des implants en sérum physiologique est la rupture dont le taux est estimée à 30% à 3 ans. Les laboratoires continuent de fournir les deux types d’implants.
Lola
Bonjour, je suis une jeune adolescente de 16 ans et je suis très complexée par ma poitrine car j’en ai pas, je n’ai même presque pas assez de matière pour rentrer dans la plus petite taille de soutien gorge. Pourtant je n’ai aucun problème de croissance, le reste de mon corps est bien développé. Ça me pourri la vie, je me camoufle et je n’ose même pas aller à la piscine avec mes amis. Je crois sincèrement que mes seins ne pousseront plus, sur quelques années ils n’ont presque pas poussés. C’est un véritable complexe, je n’ose rien faire à cause de ça. Est-il possible de me faire de la chirurgie esthétique à mon âge? Y a t’il des conditions? Comment savoir si ma croissance mamaire est elle fini?
Docteur Thierry Ktorza
Bonjour
En théorie , une augmentation mammaire est possible dès la fin de la croissance. Cela permet d’être certain que la poitrine ne changera plus avant la mise en place des implants. En pratique, cela nécessite plusieurs conditions. Avoir l’accord des deux parents puisque la patiente est mineure. Ensuite être certain de la faculté psychologique pour la jeune patiente d’assumer les conséquences et les enjeux d’une intervention comme celle ci. Pour cela, un avis d’un ou d’une psychologue est nécessaire pour valider cela.
Pour la croissance terminée , il est possible de faire une radio du poignet qui attestera de la fin de la croissance.
Léa
Bonjour,
Est-il obligatoire de patienter 2 semaines entre la consultation et l’opération d’augmentation mammaire, même si je suis sur de mon choix?
Est-il obligatoire également de dormir à la clinique après l’opération?
Merci.
Docteur Thierry Ktorza
Bonjour,
Le délai légal de réflexion est en effet de 15 jours et il reste obligatoire. Il est fait pour protéger les patientes et on ne peut y surseoir malheureusement.
Après le fait de dormir la nuit vous donne de la sécurité et du confort , même si tout reste envisageable, y compris de sortir le soir même si tout se passe au mieux.